lundi 30 mars 2009

Sur la route...



Tout en vivant à 12 000 kms de la France je peux encore écouter quelques bonnes émissions de radio française.
Et donc, il y en a une en particulier dont je ne me lasse pas, c'est une émission musicale qui s'appelle "Sur la route..." à 21h sur France Inter.C'est simple, la voix du présentateur Laurent Lavige est si sensuelle et si douce à mes oreilles qu'il pourrait bien parler de Johnny ou Sylvie, moi je suis tout ouïe !
Sérieusement, cette semaine est une spéciale Pink Floyd. À ne pas rater, car avec ce groupe ce n'est plus seulement l'oreille qui se réveille...
Alors si vous avez envie de voyager sur la route des Pink Floyd, c'est par là:
http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/surlaroute/

En transit



Pas de voyage au long court,
Juste de petits parcours,
Pas question ici,
De s'installer pour la vie.
Sans chercher d'idéal,
Sans rien attendre de spécial,
Aller à sa guise,
Vers ces lieux qui nous grisent,
Avec légèreté,
Déambuler,
Sans retenue,
Jouer l'ingénue,
Entreprendre,
Se laisser prendre,
Volage,
De passage,
Jouir de l'instant,
Intensément,
Et, sans raisons,
Ni explications,
Se détacher,
S'en aller,
En douceur,
Sans rancoeur,
Vers d'autres vies,
D'autres envies.

dimanche 29 mars 2009

Au dessus du vide




Quand on habite au douzième étage d'une tour,
On doit réajuster sa vision des alentours,
Il faut changer de point de vue,
Pour se situer, pour reconnaître les rues,
Plus rien n'a les mêmes valeurs,
Quand on prend de la hauteur,
L'édifice qui vous écrasait,
Est tout d'un coup à vos pieds,
C'est étrange ce bien-être,
Que peuvent provoquer quelques mètres,
Avec une vue imprenable,
On se sent un peu moins minable,
Le sentiment de puissance s'amplifie,
À mesure que la distance au sol se démultiplie.
Simple illusion de domination !
L'élévation créer la distorsion,
Ce que l'on perçoit comme une ville immobile,
N'est-elle pas faite de mille mouvements imperceptibles ?
Quand on se croit au dessus de tout,
Ne sommes nous pas dans le flou ?
On s'imagine invincible,
On oublie qu'on est en équilibre,
Au dessus du vide.

samedi 28 mars 2009

L'exil


Depuis toujours installé dans un cocon,
On se prélasse dans du coton,
Mais quelque chose ne tourne pas rond,
Et il faut bien se faire une raison,
On s'enmêle dans la ouate,
On commence à se débattre,
On se lance un pari,
Il faut quitter le nid !
S'ouvrir vers l'extérieur,
Tenter autre chose, ailleurs,
Se prouver que l'on peut,
Vivre sans eux,
Alors on s'éxile,
Loin de sa famille,
Chercher des forces nouvelles,
Se constituer une fortune personnelle,
Pour pouvoir revenir,
Et s'enorgueillir,
Parler de liberté intense,
Affirmer son indépendance,
Se faire valoir,
Les pousser à croire,
Que vous avez fait le bon choix,
Qu'il fallait quitter ce toit,
Et puis se retourner,
Se cacher pour pleurer,
Ne pas leur montrer,
Que l'on s'est trompé,
Que même en cherchant partout,
On n'a rien trouver du tout,
A part se rendre compte,
Que, vraiment, ce qui compte,
On l'avait déjà,
Là-bas...

Hors jeu



Je n'ai pas trouvé,
Je suis résignée,
Je ne veux plus chercher,
Je n'ai plus d'énergie à dépenser,
À ne rien attendre,
Aucun risque de se méprendre,

J'ai bien conscience,
Du niveau de mon exigence,
J'en connais les méfaits,
Rester à part,esseulée,
J'ai essayé,traqué,espéré,
Mais rien n'y a fait,

J'ai cru à tord,
Qu'il suffisait de faire des efforts,
Mais à chaque nouvelle rencontre,
Je n'y trouve pas mon compte,
Toute histoire entamée,
Meurt à petit feu,étouffée,

Il manque toujours cette petite étincelle,
Ce petit quelque chose qui ravive la braise,
Qui donne envie de tourner la page,
Qui invite au partage,
je suis fatiguée de la tiédeur,
D'une relation basée sur de fausses valeurs,

Je ne veux plus quémander,
Je ne veux plus me plier,
Courber l'échine,
Pour combler un vide,
La solitude,
Plutôt que la sollicitude,

Fini les discours entendus,
Les sourires attendus,
Pour un ersatz d'amitié,
Pour une rime avec superficialité,
Je ne veux plus vendre mon âme,
Pour un instant passé avec n'importe quel quidam,

Hors-jeu,
Plutôt que perdue parmi eux.

vendredi 27 mars 2009

Les prémisses de l'automne

Il fait froid aujourd'hui, le temps est gris, il fait presque nuit.
On a des envies de pull en laine, on voudrait presque avoir de la peine.
Pour être en accord avec l'automne, se lover dans cette journée monotone.
Rester au lit avec notre mélancolie.
La mélancolie, la douce et tendre, celle qui ressemble à l'amour à s'y méprendre.
La mélancolie, ça vous blesse et puis ça vous berce avec tendresse.
C'est la violence d'une drogue qui vous caresse.
C'est un fluide acide et chaud qui coule en vous.
Juste ce qu'il faut de douleur pour apprécier sa douceur.
Celle qui nous pousse à aller à la fenêtre pour fumer une énième cigarette.
Prendre le vent frais en plein visage.
Tirer sur ses manches, remonter le col de son gilet,
Refermer les bras autour de son corps pour se réchauffer.
Fixer son regard sur la fumée et puis le laisser s'échapper.
Celle qui nous fait allumer la petite lampe du salon,
Plutôt que celle, agressive, du plafond.
Celle qui dirige notre main pour tourner le bouton du volume,
Pour mettre un peu plus fort que d'habitude,
Allez, encore un peu plus fort...
On a besoin d'être envahi par cette musique,
Besoin d'une raison pour ce trop plein d'émotion.
On se sent débordant d'amour,
Pour tout, pour rien,
Pour un ami, pour trois gouttes de pluie.
Notre respiration s'accélère,
Un sourire se dessine sur nos lèvres,
Nos yeux luisent comme la braise.
On voudrait pouvoir le dire, le crier, le jouer, le pleurer...
Mais les mots ne sortent pas,
Ce bonheur n'est que pour soi.
Les papillons se sont emparés de notre estomac noué,
Les larmes ont fini par couler.
Le soleil s'est couché,
L'instant de grâce qui nous a touché est terminé.
Il ne reste plus qu'à fermer les yeux,
Et s'endormir sur cet instant lumineux.