vendredi 27 mars 2009

Les prémisses de l'automne

Il fait froid aujourd'hui, le temps est gris, il fait presque nuit.
On a des envies de pull en laine, on voudrait presque avoir de la peine.
Pour être en accord avec l'automne, se lover dans cette journée monotone.
Rester au lit avec notre mélancolie.
La mélancolie, la douce et tendre, celle qui ressemble à l'amour à s'y méprendre.
La mélancolie, ça vous blesse et puis ça vous berce avec tendresse.
C'est la violence d'une drogue qui vous caresse.
C'est un fluide acide et chaud qui coule en vous.
Juste ce qu'il faut de douleur pour apprécier sa douceur.
Celle qui nous pousse à aller à la fenêtre pour fumer une énième cigarette.
Prendre le vent frais en plein visage.
Tirer sur ses manches, remonter le col de son gilet,
Refermer les bras autour de son corps pour se réchauffer.
Fixer son regard sur la fumée et puis le laisser s'échapper.
Celle qui nous fait allumer la petite lampe du salon,
Plutôt que celle, agressive, du plafond.
Celle qui dirige notre main pour tourner le bouton du volume,
Pour mettre un peu plus fort que d'habitude,
Allez, encore un peu plus fort...
On a besoin d'être envahi par cette musique,
Besoin d'une raison pour ce trop plein d'émotion.
On se sent débordant d'amour,
Pour tout, pour rien,
Pour un ami, pour trois gouttes de pluie.
Notre respiration s'accélère,
Un sourire se dessine sur nos lèvres,
Nos yeux luisent comme la braise.
On voudrait pouvoir le dire, le crier, le jouer, le pleurer...
Mais les mots ne sortent pas,
Ce bonheur n'est que pour soi.
Les papillons se sont emparés de notre estomac noué,
Les larmes ont fini par couler.
Le soleil s'est couché,
L'instant de grâce qui nous a touché est terminé.
Il ne reste plus qu'à fermer les yeux,
Et s'endormir sur cet instant lumineux.

Aucun commentaire: