lundi 27 avril 2009

Un lundi matin avec Christian Bobin






Un jour, un sourire de béatitude, un instant de grâce ...
Le lendemain, une impression de lourdeur, un boulet qui empèche d'avancer ...
La mélancolie, pour moi, c'est un même état pour deux résultats ...

Christian Bobin livre sa perception de la mélancolie :

"La mélancolie se lève chaque matin une minute avant moi. Elle est comme quelqu'un qui me fait de l'ombre, debout entre le jour et moi. Je dois pour m'éveiller la repousser sans ménagement. La mélancolie aime la mort, d'amour profond. Cela fait des années que je lutte avec ces profondeurs, que je m'efforce de limiter leur influence, sans y parvenir toujours. Seule la légèreté m'est toujours venue du côté de l'amour. Pas du sentiment : de l'amour. J'ai mis longtemps avant de voir ce qui séparait l'amour du sentiment : presque rien, un abîme. Le sentiment est du côté de la mélancolie. Il y tombe à coup sûr, tôt ou tard. Le sentiment et la mélancolie naissent d'une préférence de soi pour soi, d'une complaisance - exaltée ou effondrée - de soi pour soi. Le sentiment comme la mélancolie sont insondables, pleins de recoins et de remous. La mélancolie est la variété sombre du sentimental. Le sentiment comme la mélancolie adhèrent, attachent, fusionnent. L'amour coupe, détache, vole. Par le sentiment je suis englué dans moi-même. Par l'amour j'en suis détaché, arraché." (extrait de "Mozart et la pluie")
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jeudi 23 avril 2009

"Le creux de ses reins..." et "Perdre le contrôle"




Le creux de ses reins...

Pas de chaste baisé,
Pas de prince charmant retrouvé.
Non, je parle d'attraction physique,
De réaction épidermique,
D'acidité,
De gorge serrée,
De décharge électrique,
De pulsion frénétique,
Sentir son souffle sur mon cou,
Ses carresses sur ma joue,
Ses lèvres gonflées,
Nos respirations saccadées,
Ses gestes retenus,
Son corps tendu,
Le creux de ses reins...
Enfin...



Perdre le contrôle

N'être que vibrations,
Que monte la pression,
Que le corps ne soit que tension.

Laisser faire la chimie
Quand le corps se réduit
À une simple source d'énergie.

Quand cette centrale thermique
Menace votre équilibre psychique,
Fout en l'air toute votre éthique.

Quand on n'en peut plus de rationaliser,
Qu'on veut du corps à corps, du touché,
Sentir sa peau s'électriser.

Et atteindre le point ultime de sensibilité,
Celui où, à peine effleurée,
Vous ne pouvez plus rien maîtriser.

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dimanche 19 avril 2009

"J'aime les panoramiques !"




La laguna Miscanti à environs 100 kms de San Pedro de Atacama.

Un montage un peu vite fait mais qui donne quand même une idée de ce que l'on peut voir à 4000 mètres d'altitude dans le désert chilien.
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vendredi 17 avril 2009

Le désert d'Atacama au Chili





Quand on voit ça, on se sent tout petit, non ?
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mercredi 15 avril 2009

Le piège




Promesses illusoires,
Foutoir !
Partir ailleurs,
Construire un monde meilleur,
Que de fadaises,
Quelle baise !
Comment as-tu pu,
À ton insu,
Te laisser prendre,
À un piège aussi tendre,
Dans tes rêves,
Tu as cru à une trêve,
Tu t'emballes,
Et puis que dalle !
Combien de fois as-tu fui,
Te trouvant tous les alibis...
Et tu crois, à chaque fois,
Que tes démons ne te suivront pas.
Ah, ah, ah...
Si ça te sert de leçon ?
Bien sûr que non !
Tu recommences,
En toute innocence !
Ma pauvre fille,
Tu joues tes dernières billes,
Continues de te mentir,
Persistes à courir,
Et tu ne verras peut-être pas,
Où cela te mènera...
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dimanche 12 avril 2009

Éloge du crayon de couleur




C'était le seul plaisir de la rentrée,
Et ça ne m'a jamais quitté,
Je jubile encore à l'idée,
D'ouvrir un nouveau coffret,
Les regarder, les toucher,
Sentir leur odeur boisée,
Les écouter glisser sur le papier,
Ce léger crissement si singulier,
Le plaisir de les tailler,
Pour leurs dentelles toutes ondulées,
Parfois au contraire,
Je laisse la magie se faire,
Je les admire comme un trésor,
Je n'ose amputer leurs corps,
J'observe l'arc en ciel des couleurs,
Et je referme la boîte en douceur,
Ils sont terribles,
Irresistibles,
Chaque fois que je les vois,
Ils provoquent en moi,
Une attirance sans nom,
Un besoin de possession,
Si je m'écoutais,
J'en aurais des milliers,
Mes crayons de couleur,
C'est ma boîte à bonheur.
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vendredi 10 avril 2009

François de Roubaix




Parce que beaucoup connaissent ses musiques de films sans savoir qu'il en est l'auteur,
Parce qu'il y a une couleur, une émotion, une profondeur dans tout ce qu'il a composé,
Parce que ses musiques sont des films à elles toutes seules,
Parce que c'est un inventeur, un précurseur,
Parce que je viens de découvrir qu'un documentaire sur lui a été réalisé en 2007, produit par le studio Maybe Movies, et que même si je ne l'ai pas encore vu rien que d'avoir eu l'envie de faire un film sur lui et bien moi je dis chapeau,
Parce que François de Roubaix c'est aussi Chapi Chapo !
Parce que Dernier domicile connu,Les Aventuriers, Le vieux fusil, Le samouraï et j'en passe, c'est lui,
Et donc c'est aussi Lino Ventura et tout un cinéma des années 60/70...
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jeudi 9 avril 2009

La légèreté





Je connais ce sentiment aérien,
Celui qui défait tous les liens,
Qui nous fait dire "qu'est-ce qu'on est bien !",
Cette impression d'être libéré,
Cette sensation éthérée,
Celle qu'on appelle "la Légèreté",
J'ai eu mille fois l'occasion,
De ressentir cette émotion,
Toujours en coup de vent,
Seulement par moment,
Quelques gouttes de ce nectar,
Distribué par hasard,
Elle me taquine,
Cette divine,
À peine y ai-je goûté,
Que déjà elle a filé,
Elle se joue de moi,
Jongle avec mon émoi,
Je pourrais tout donner,
Pour un jour la maîtriser,
Et enfin, ne faire cas de rien,
Et enfin, retrouver l'entrain,
Aller d'un pas léger,
Et me laisser porter.
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mardi 7 avril 2009

L'été est là...




Voici un texte que j'ai écrit il y a deux mois de cela, c'était l'été au Chili.


L'été est là et je rêve de froid,
l'été est là et je rêve de cheminée, d'amis près de moi.
...
Un verre de vin à la main en préparant le dîner,
Seule la lumière au-dessus de la cuisinière est allumée,
L'hiver est installé,
les amis ne vont pas tarder.
...
Ils arrivent tour à tour,
Au déclin du jour,
Chacun prend ses marques,
Reprend contact,
Heureux, détendus,
En milieu connu,
Tous sont là pour une soirée,
Tous sont là pour partager, par amitié.
...
Désir de séduire dans tous les yeux,
De jouer avec le feu,
Nécessité toujours de plaire,
Même à son propre frère,
Connivences et délices,
Entre amis complices.
...
Je rêve de fin de soirée,
De sensibilité exacerbée,
La musique nous berce,
D'illusions, de pensées romanesques,
L'alcool gonfle les coeurs,
Les sourires basculent en pleurs,
Les discours deviennent plus longs,
Les regards plus profonds,
Nous sommes tous demandeurs,
De réconfort, d'étreinte, de chaleur,
La tête à l'envers,
Les bras offerts,
Prêtent à donner toute la tendresse dont a besoin,
Sans chercher plus loin,
On savoure cet instant d'amour,
Que seuls les amis peuvent donner sans détours.
...
Je rêve de nuits sans fins,
De petits matins chagrins,
De l'aube du dimanche,
les yeux rougis par la nuit blanche,
De l'odeur du café,
Partagé avec celui qui est resté éveillé,
Livrer ses sentiments en désordre,
Et être en accord,
Comme jamais on ne l'a été,
Faire durer, encore...faire durer,
Déguster l'instant présent,
Comme "la première gorgée de bière" un aprés midi de printemps.
...
L'été est là et je rêve de froid,
L'été est là et je rêve de cheminée, d'amis près de moi.
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lundi 6 avril 2009

Les petits plaisirs





Tous les jours les mêmes plaisirs,
Des désirs simples à assouvir,
Ce qui pourrait paraître ennuyeux,
N'a rien d'égal à mes yeux,
Ces petits instants insignifiants,
Sont pour moi apaisants,
les seuls repères que j'ai,
Les seuls encrages dans la réalité,
Quelques soient les tournants de ma vie,
quelques soient les tourments que je subis,
Cela ne gâche en rien,
Ces rendez-vous quotidiens,
Nul besoin d'être originale,
Juste la lecture d'un journal,
Déambuler n'importe où,
À l'heure du chien-loup,
Le summum de la classe,
Étant le café en terrasse.
Trouver ces rituels exceptionnels,
Peut sembler irrationnel,
Pourtant ce sont ces deux ou trois inepties,
Qui déposent sur ma vie un peu de poésie.
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mercredi 1 avril 2009

La vie n'est pas une comédie romantique



Un peu d'humour et de légèreté dans ce blog ...enfin !!!

La vie n'est pas une comédie romantique,
Il n'y a pas de violon, piano ou contrebasse,
Quand on s'embrasse,
Pas de bris de glace,
Quand il se casse,
On ne trébuche jamais au rayon surgelé du supermarché,
En tombant nez à nez avec le bien aimé tant espéré,
Non, dans la vraie vie,
On glisse sur une feuille de salade pourrie,
Provoquant l'hilarité,
De l'ado de 15 ans juste à côté,
Quand votre mec se barre,
Il est rare qu'il revienne la bouche en coeur 10 minutes plus tard,
Et quand il se décide à vous embrasser,
C'est la minuterie du four qui se met à sonner,
Parce que la quiche est en train de cramer,
Non, décidément si il y a des scènes de cinéma,
Qui pourraient être adaptées à notre quotidien,
Les comédies romantiques ne font pas parties de celles là,
Ces gens ne sont pas des êtres humains,
Vous avez déjà vu une fille hyper sexy,
À 7 heure du matin au saut du lit ?
Vous avez déjà essayé de trouver toutes les deux minutes,
Des répliques drôles à souhait,
Le tout en courant depuis 30 minutes,
Autour d'un lac gelé ?
Bien sur qu'on serait nous aussi en extase,
Devant un mec qui, après un tel excercice,
Semble tout droit sorti d'une pub Addidas,
À peine au supplice,
Le décoiffé super stylé,un brin débraillé,
Le torse mouillé et pas du tout essoufflé,
Et elle...
Elle ne lui dit pas qu'elle l'aime !
Alors lui, forcément il va voir ailleurs,
Tu m'étonnes qu'on pleure,
Quand il la quitte pour sa soeur!
Un type comme ça,
Même pas en rêve tu l'as !!!
Bon à la fin quand même il revient,
Parce que lui aussi il sait bien,
Que rencontrer une fille aussi belle au réveil,
Ce n'est pas tous les jours qu'il aura une occasion pareille !
Et nous voilà comme des gamins,
Mouchoirs à la main,
Incapable de sortir de la salle,
Avant d'avoir séché nos petites larmes,
Pas à cause d'eux,
Et de leur bonheur dégueu',
Non, à cause de la ruelle,
La porte à côté des poubelles,
Tu vois bien, la sortie derrière le ciné,
La claque, le retour à la réalité !
Allez, sérieusement, il vaut mieux regarder un film d'horreur,
Avec un peu de chance, en sursautant de peur,
Tu te retrouveras dans les bras de ton voisin,
Priant pour que le film soit bien flippant jusqu'à la fin !