jeudi 4 juin 2009

L'antre de la folie.




Ne peut-on créer que dans la douleur,
La souffrance est-elle le seul moteur,
Avoir mal comme nécessité,
Comme seule clef pour dépasser la médiocrité,

Les auteurs de chefs-d'oeuvre seraient-ils tous torturés,
Le bonheur serait un frein,
Une entrave qui retient,
Qui bloque la créativité,

Faut-il être à la limite de la folie,
Pour que quelque chose sorte de notre esprit,
Se mettre en danger,
Risquer...

Alors la joie de vivre serait une limitation,
Un cloître rassurant mais aliénant,
Nous empêchant de voir autrement,
Fermant la porte à l'exploration,

L'instabilité mentale,
Perdre les pédales,
Fuir le raisonnable,
Pour entrevoir de quoi nous sommes réellement capables,

Alors seuls ceux qui acceptent cet état de fait,
Ceux qui n'ont pas peur de descendre dans "l'antre",
De plonger dans le trou noir de la démence,
Pourront accéder à une autre réalité,
Un autre niveau d'existence,
Un pan caché de notre conscience.

Et si pénétrer cette tour,
Etait un aller sans retour...
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mercredi 20 mai 2009

À la renverse




J'ai l'oeil qui traine, coquin,
Sur des fesses, des seins,
Sur des cambrures, des carrures,
Sur une démarche, une allure,

Aujourd'hui je suis perverse,
Aujourd'hui je pars à la renverse,

Le trouble me pousse,
À mater en douce,
Les mains larges et puissantes,
Les lèvres charnues et arrogantes,

Aujourd'hui je suis perverse,
Aujourd'hui je pars à la renverse,

Un rayon de soleil vient sécher,
Ma nuque découverte et mouillée,
Un courant d'air chaud vient lécher,
Ma peau offerte et dorée,

Aujourd'hui je suis perverse,
Aujourd'hui je pars à la renverse,

Je n'ai pas peur,
De tordre le cou à la pudeur,
D'une main fébrile et tremblante,
J'empreinte une route glissante,

Aujourd'hui je suis peverse,
Aujourd'hui je pars à la renverse,

J'accède au chemin des sens,
Douce descente vers la jouissance,
Je me laisse, laisse aller...
Langoureusement de l'autre côté,

Aujourd'hui j'étais perverse,
Aujourd'hui je suis partie à la renverse.
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lundi 27 avril 2009

Un lundi matin avec Christian Bobin






Un jour, un sourire de béatitude, un instant de grâce ...
Le lendemain, une impression de lourdeur, un boulet qui empèche d'avancer ...
La mélancolie, pour moi, c'est un même état pour deux résultats ...

Christian Bobin livre sa perception de la mélancolie :

"La mélancolie se lève chaque matin une minute avant moi. Elle est comme quelqu'un qui me fait de l'ombre, debout entre le jour et moi. Je dois pour m'éveiller la repousser sans ménagement. La mélancolie aime la mort, d'amour profond. Cela fait des années que je lutte avec ces profondeurs, que je m'efforce de limiter leur influence, sans y parvenir toujours. Seule la légèreté m'est toujours venue du côté de l'amour. Pas du sentiment : de l'amour. J'ai mis longtemps avant de voir ce qui séparait l'amour du sentiment : presque rien, un abîme. Le sentiment est du côté de la mélancolie. Il y tombe à coup sûr, tôt ou tard. Le sentiment et la mélancolie naissent d'une préférence de soi pour soi, d'une complaisance - exaltée ou effondrée - de soi pour soi. Le sentiment comme la mélancolie sont insondables, pleins de recoins et de remous. La mélancolie est la variété sombre du sentimental. Le sentiment comme la mélancolie adhèrent, attachent, fusionnent. L'amour coupe, détache, vole. Par le sentiment je suis englué dans moi-même. Par l'amour j'en suis détaché, arraché." (extrait de "Mozart et la pluie")
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jeudi 23 avril 2009

"Le creux de ses reins..." et "Perdre le contrôle"




Le creux de ses reins...

Pas de chaste baisé,
Pas de prince charmant retrouvé.
Non, je parle d'attraction physique,
De réaction épidermique,
D'acidité,
De gorge serrée,
De décharge électrique,
De pulsion frénétique,
Sentir son souffle sur mon cou,
Ses carresses sur ma joue,
Ses lèvres gonflées,
Nos respirations saccadées,
Ses gestes retenus,
Son corps tendu,
Le creux de ses reins...
Enfin...



Perdre le contrôle

N'être que vibrations,
Que monte la pression,
Que le corps ne soit que tension.

Laisser faire la chimie
Quand le corps se réduit
À une simple source d'énergie.

Quand cette centrale thermique
Menace votre équilibre psychique,
Fout en l'air toute votre éthique.

Quand on n'en peut plus de rationaliser,
Qu'on veut du corps à corps, du touché,
Sentir sa peau s'électriser.

Et atteindre le point ultime de sensibilité,
Celui où, à peine effleurée,
Vous ne pouvez plus rien maîtriser.

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dimanche 19 avril 2009

"J'aime les panoramiques !"




La laguna Miscanti à environs 100 kms de San Pedro de Atacama.

Un montage un peu vite fait mais qui donne quand même une idée de ce que l'on peut voir à 4000 mètres d'altitude dans le désert chilien.
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vendredi 17 avril 2009

Le désert d'Atacama au Chili





Quand on voit ça, on se sent tout petit, non ?
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mercredi 15 avril 2009

Le piège




Promesses illusoires,
Foutoir !
Partir ailleurs,
Construire un monde meilleur,
Que de fadaises,
Quelle baise !
Comment as-tu pu,
À ton insu,
Te laisser prendre,
À un piège aussi tendre,
Dans tes rêves,
Tu as cru à une trêve,
Tu t'emballes,
Et puis que dalle !
Combien de fois as-tu fui,
Te trouvant tous les alibis...
Et tu crois, à chaque fois,
Que tes démons ne te suivront pas.
Ah, ah, ah...
Si ça te sert de leçon ?
Bien sûr que non !
Tu recommences,
En toute innocence !
Ma pauvre fille,
Tu joues tes dernières billes,
Continues de te mentir,
Persistes à courir,
Et tu ne verras peut-être pas,
Où cela te mènera...
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dimanche 12 avril 2009

Éloge du crayon de couleur




C'était le seul plaisir de la rentrée,
Et ça ne m'a jamais quitté,
Je jubile encore à l'idée,
D'ouvrir un nouveau coffret,
Les regarder, les toucher,
Sentir leur odeur boisée,
Les écouter glisser sur le papier,
Ce léger crissement si singulier,
Le plaisir de les tailler,
Pour leurs dentelles toutes ondulées,
Parfois au contraire,
Je laisse la magie se faire,
Je les admire comme un trésor,
Je n'ose amputer leurs corps,
J'observe l'arc en ciel des couleurs,
Et je referme la boîte en douceur,
Ils sont terribles,
Irresistibles,
Chaque fois que je les vois,
Ils provoquent en moi,
Une attirance sans nom,
Un besoin de possession,
Si je m'écoutais,
J'en aurais des milliers,
Mes crayons de couleur,
C'est ma boîte à bonheur.
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vendredi 10 avril 2009

François de Roubaix




Parce que beaucoup connaissent ses musiques de films sans savoir qu'il en est l'auteur,
Parce qu'il y a une couleur, une émotion, une profondeur dans tout ce qu'il a composé,
Parce que ses musiques sont des films à elles toutes seules,
Parce que c'est un inventeur, un précurseur,
Parce que je viens de découvrir qu'un documentaire sur lui a été réalisé en 2007, produit par le studio Maybe Movies, et que même si je ne l'ai pas encore vu rien que d'avoir eu l'envie de faire un film sur lui et bien moi je dis chapeau,
Parce que François de Roubaix c'est aussi Chapi Chapo !
Parce que Dernier domicile connu,Les Aventuriers, Le vieux fusil, Le samouraï et j'en passe, c'est lui,
Et donc c'est aussi Lino Ventura et tout un cinéma des années 60/70...
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jeudi 9 avril 2009

La légèreté





Je connais ce sentiment aérien,
Celui qui défait tous les liens,
Qui nous fait dire "qu'est-ce qu'on est bien !",
Cette impression d'être libéré,
Cette sensation éthérée,
Celle qu'on appelle "la Légèreté",
J'ai eu mille fois l'occasion,
De ressentir cette émotion,
Toujours en coup de vent,
Seulement par moment,
Quelques gouttes de ce nectar,
Distribué par hasard,
Elle me taquine,
Cette divine,
À peine y ai-je goûté,
Que déjà elle a filé,
Elle se joue de moi,
Jongle avec mon émoi,
Je pourrais tout donner,
Pour un jour la maîtriser,
Et enfin, ne faire cas de rien,
Et enfin, retrouver l'entrain,
Aller d'un pas léger,
Et me laisser porter.
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mardi 7 avril 2009

L'été est là...




Voici un texte que j'ai écrit il y a deux mois de cela, c'était l'été au Chili.


L'été est là et je rêve de froid,
l'été est là et je rêve de cheminée, d'amis près de moi.
...
Un verre de vin à la main en préparant le dîner,
Seule la lumière au-dessus de la cuisinière est allumée,
L'hiver est installé,
les amis ne vont pas tarder.
...
Ils arrivent tour à tour,
Au déclin du jour,
Chacun prend ses marques,
Reprend contact,
Heureux, détendus,
En milieu connu,
Tous sont là pour une soirée,
Tous sont là pour partager, par amitié.
...
Désir de séduire dans tous les yeux,
De jouer avec le feu,
Nécessité toujours de plaire,
Même à son propre frère,
Connivences et délices,
Entre amis complices.
...
Je rêve de fin de soirée,
De sensibilité exacerbée,
La musique nous berce,
D'illusions, de pensées romanesques,
L'alcool gonfle les coeurs,
Les sourires basculent en pleurs,
Les discours deviennent plus longs,
Les regards plus profonds,
Nous sommes tous demandeurs,
De réconfort, d'étreinte, de chaleur,
La tête à l'envers,
Les bras offerts,
Prêtent à donner toute la tendresse dont a besoin,
Sans chercher plus loin,
On savoure cet instant d'amour,
Que seuls les amis peuvent donner sans détours.
...
Je rêve de nuits sans fins,
De petits matins chagrins,
De l'aube du dimanche,
les yeux rougis par la nuit blanche,
De l'odeur du café,
Partagé avec celui qui est resté éveillé,
Livrer ses sentiments en désordre,
Et être en accord,
Comme jamais on ne l'a été,
Faire durer, encore...faire durer,
Déguster l'instant présent,
Comme "la première gorgée de bière" un aprés midi de printemps.
...
L'été est là et je rêve de froid,
L'été est là et je rêve de cheminée, d'amis près de moi.
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lundi 6 avril 2009

Les petits plaisirs





Tous les jours les mêmes plaisirs,
Des désirs simples à assouvir,
Ce qui pourrait paraître ennuyeux,
N'a rien d'égal à mes yeux,
Ces petits instants insignifiants,
Sont pour moi apaisants,
les seuls repères que j'ai,
Les seuls encrages dans la réalité,
Quelques soient les tournants de ma vie,
quelques soient les tourments que je subis,
Cela ne gâche en rien,
Ces rendez-vous quotidiens,
Nul besoin d'être originale,
Juste la lecture d'un journal,
Déambuler n'importe où,
À l'heure du chien-loup,
Le summum de la classe,
Étant le café en terrasse.
Trouver ces rituels exceptionnels,
Peut sembler irrationnel,
Pourtant ce sont ces deux ou trois inepties,
Qui déposent sur ma vie un peu de poésie.
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mercredi 1 avril 2009

La vie n'est pas une comédie romantique



Un peu d'humour et de légèreté dans ce blog ...enfin !!!

La vie n'est pas une comédie romantique,
Il n'y a pas de violon, piano ou contrebasse,
Quand on s'embrasse,
Pas de bris de glace,
Quand il se casse,
On ne trébuche jamais au rayon surgelé du supermarché,
En tombant nez à nez avec le bien aimé tant espéré,
Non, dans la vraie vie,
On glisse sur une feuille de salade pourrie,
Provoquant l'hilarité,
De l'ado de 15 ans juste à côté,
Quand votre mec se barre,
Il est rare qu'il revienne la bouche en coeur 10 minutes plus tard,
Et quand il se décide à vous embrasser,
C'est la minuterie du four qui se met à sonner,
Parce que la quiche est en train de cramer,
Non, décidément si il y a des scènes de cinéma,
Qui pourraient être adaptées à notre quotidien,
Les comédies romantiques ne font pas parties de celles là,
Ces gens ne sont pas des êtres humains,
Vous avez déjà vu une fille hyper sexy,
À 7 heure du matin au saut du lit ?
Vous avez déjà essayé de trouver toutes les deux minutes,
Des répliques drôles à souhait,
Le tout en courant depuis 30 minutes,
Autour d'un lac gelé ?
Bien sur qu'on serait nous aussi en extase,
Devant un mec qui, après un tel excercice,
Semble tout droit sorti d'une pub Addidas,
À peine au supplice,
Le décoiffé super stylé,un brin débraillé,
Le torse mouillé et pas du tout essoufflé,
Et elle...
Elle ne lui dit pas qu'elle l'aime !
Alors lui, forcément il va voir ailleurs,
Tu m'étonnes qu'on pleure,
Quand il la quitte pour sa soeur!
Un type comme ça,
Même pas en rêve tu l'as !!!
Bon à la fin quand même il revient,
Parce que lui aussi il sait bien,
Que rencontrer une fille aussi belle au réveil,
Ce n'est pas tous les jours qu'il aura une occasion pareille !
Et nous voilà comme des gamins,
Mouchoirs à la main,
Incapable de sortir de la salle,
Avant d'avoir séché nos petites larmes,
Pas à cause d'eux,
Et de leur bonheur dégueu',
Non, à cause de la ruelle,
La porte à côté des poubelles,
Tu vois bien, la sortie derrière le ciné,
La claque, le retour à la réalité !
Allez, sérieusement, il vaut mieux regarder un film d'horreur,
Avec un peu de chance, en sursautant de peur,
Tu te retrouveras dans les bras de ton voisin,
Priant pour que le film soit bien flippant jusqu'à la fin !

lundi 30 mars 2009

Sur la route...



Tout en vivant à 12 000 kms de la France je peux encore écouter quelques bonnes émissions de radio française.
Et donc, il y en a une en particulier dont je ne me lasse pas, c'est une émission musicale qui s'appelle "Sur la route..." à 21h sur France Inter.C'est simple, la voix du présentateur Laurent Lavige est si sensuelle et si douce à mes oreilles qu'il pourrait bien parler de Johnny ou Sylvie, moi je suis tout ouïe !
Sérieusement, cette semaine est une spéciale Pink Floyd. À ne pas rater, car avec ce groupe ce n'est plus seulement l'oreille qui se réveille...
Alors si vous avez envie de voyager sur la route des Pink Floyd, c'est par là:
http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/surlaroute/

En transit



Pas de voyage au long court,
Juste de petits parcours,
Pas question ici,
De s'installer pour la vie.
Sans chercher d'idéal,
Sans rien attendre de spécial,
Aller à sa guise,
Vers ces lieux qui nous grisent,
Avec légèreté,
Déambuler,
Sans retenue,
Jouer l'ingénue,
Entreprendre,
Se laisser prendre,
Volage,
De passage,
Jouir de l'instant,
Intensément,
Et, sans raisons,
Ni explications,
Se détacher,
S'en aller,
En douceur,
Sans rancoeur,
Vers d'autres vies,
D'autres envies.

dimanche 29 mars 2009

Au dessus du vide




Quand on habite au douzième étage d'une tour,
On doit réajuster sa vision des alentours,
Il faut changer de point de vue,
Pour se situer, pour reconnaître les rues,
Plus rien n'a les mêmes valeurs,
Quand on prend de la hauteur,
L'édifice qui vous écrasait,
Est tout d'un coup à vos pieds,
C'est étrange ce bien-être,
Que peuvent provoquer quelques mètres,
Avec une vue imprenable,
On se sent un peu moins minable,
Le sentiment de puissance s'amplifie,
À mesure que la distance au sol se démultiplie.
Simple illusion de domination !
L'élévation créer la distorsion,
Ce que l'on perçoit comme une ville immobile,
N'est-elle pas faite de mille mouvements imperceptibles ?
Quand on se croit au dessus de tout,
Ne sommes nous pas dans le flou ?
On s'imagine invincible,
On oublie qu'on est en équilibre,
Au dessus du vide.

samedi 28 mars 2009

L'exil


Depuis toujours installé dans un cocon,
On se prélasse dans du coton,
Mais quelque chose ne tourne pas rond,
Et il faut bien se faire une raison,
On s'enmêle dans la ouate,
On commence à se débattre,
On se lance un pari,
Il faut quitter le nid !
S'ouvrir vers l'extérieur,
Tenter autre chose, ailleurs,
Se prouver que l'on peut,
Vivre sans eux,
Alors on s'éxile,
Loin de sa famille,
Chercher des forces nouvelles,
Se constituer une fortune personnelle,
Pour pouvoir revenir,
Et s'enorgueillir,
Parler de liberté intense,
Affirmer son indépendance,
Se faire valoir,
Les pousser à croire,
Que vous avez fait le bon choix,
Qu'il fallait quitter ce toit,
Et puis se retourner,
Se cacher pour pleurer,
Ne pas leur montrer,
Que l'on s'est trompé,
Que même en cherchant partout,
On n'a rien trouver du tout,
A part se rendre compte,
Que, vraiment, ce qui compte,
On l'avait déjà,
Là-bas...

Hors jeu



Je n'ai pas trouvé,
Je suis résignée,
Je ne veux plus chercher,
Je n'ai plus d'énergie à dépenser,
À ne rien attendre,
Aucun risque de se méprendre,

J'ai bien conscience,
Du niveau de mon exigence,
J'en connais les méfaits,
Rester à part,esseulée,
J'ai essayé,traqué,espéré,
Mais rien n'y a fait,

J'ai cru à tord,
Qu'il suffisait de faire des efforts,
Mais à chaque nouvelle rencontre,
Je n'y trouve pas mon compte,
Toute histoire entamée,
Meurt à petit feu,étouffée,

Il manque toujours cette petite étincelle,
Ce petit quelque chose qui ravive la braise,
Qui donne envie de tourner la page,
Qui invite au partage,
je suis fatiguée de la tiédeur,
D'une relation basée sur de fausses valeurs,

Je ne veux plus quémander,
Je ne veux plus me plier,
Courber l'échine,
Pour combler un vide,
La solitude,
Plutôt que la sollicitude,

Fini les discours entendus,
Les sourires attendus,
Pour un ersatz d'amitié,
Pour une rime avec superficialité,
Je ne veux plus vendre mon âme,
Pour un instant passé avec n'importe quel quidam,

Hors-jeu,
Plutôt que perdue parmi eux.

vendredi 27 mars 2009

Les prémisses de l'automne

Il fait froid aujourd'hui, le temps est gris, il fait presque nuit.
On a des envies de pull en laine, on voudrait presque avoir de la peine.
Pour être en accord avec l'automne, se lover dans cette journée monotone.
Rester au lit avec notre mélancolie.
La mélancolie, la douce et tendre, celle qui ressemble à l'amour à s'y méprendre.
La mélancolie, ça vous blesse et puis ça vous berce avec tendresse.
C'est la violence d'une drogue qui vous caresse.
C'est un fluide acide et chaud qui coule en vous.
Juste ce qu'il faut de douleur pour apprécier sa douceur.
Celle qui nous pousse à aller à la fenêtre pour fumer une énième cigarette.
Prendre le vent frais en plein visage.
Tirer sur ses manches, remonter le col de son gilet,
Refermer les bras autour de son corps pour se réchauffer.
Fixer son regard sur la fumée et puis le laisser s'échapper.
Celle qui nous fait allumer la petite lampe du salon,
Plutôt que celle, agressive, du plafond.
Celle qui dirige notre main pour tourner le bouton du volume,
Pour mettre un peu plus fort que d'habitude,
Allez, encore un peu plus fort...
On a besoin d'être envahi par cette musique,
Besoin d'une raison pour ce trop plein d'émotion.
On se sent débordant d'amour,
Pour tout, pour rien,
Pour un ami, pour trois gouttes de pluie.
Notre respiration s'accélère,
Un sourire se dessine sur nos lèvres,
Nos yeux luisent comme la braise.
On voudrait pouvoir le dire, le crier, le jouer, le pleurer...
Mais les mots ne sortent pas,
Ce bonheur n'est que pour soi.
Les papillons se sont emparés de notre estomac noué,
Les larmes ont fini par couler.
Le soleil s'est couché,
L'instant de grâce qui nous a touché est terminé.
Il ne reste plus qu'à fermer les yeux,
Et s'endormir sur cet instant lumineux.